Le noir vous va si bien… (4/4)

Terminons notre sélection de femmes criminelles par le roman d’un auteur qui a créé un véritable électrochoc littéraire en 1994 avec un titre sans détour : Baise-moi. Virginie Despentes, dont c’est le premier roman et qui n’a alors que 25 ans, nous raconte l’histoire de deux jeunes femmes, Nadine et Manu qui se lancent dans une cavale éperdue de violence et de haine après avoir été violées. Sans message, ce roman nous dépeint une descente aux enfers : sexe, drogue, meurtre, rien ne nous est épargné. Une page, une gifle, et pourtant ce roman procure la même sensation que les drogues dont il parle et qui ont été consommées par l’auteure pendant sa rédaction : une violente addiction. Ce roman a été suivi depuis par de nombreux autres qui ont été acclamés par la critique et ont valu à Virginie Despentes la réceptions de plusieurs prix littéraires dont le prix Renaudot en 2010 pour Apocalypse bébé. Baise-moi a été adapté à l’écran en 2000 et a soulevé, bien sûr, une houleuse polémique. Lire ce roman vous propulsera dans l’univers littéraire français 2.0, un univers qui ne pourra pas vous laisser indifférent.

 

Extrait : Nadine se regarde dans la vitrine de la pharmacie. Sa jupe la serre trop, elle remonte quand elle marche. On lui voit tout son cul qui ondule et qui veut qu’on la baise.
Quand elle va travailler, elle a toujours la même tenue, toujours le même parfum, toujours le même rouge à lèvres. Comme si elle avait réfléchi à quel costume endosser et elle ne voulait plus en entendre parler.
Ceux qu’elle croise la regardent différemment quand elle a sa tenue de tapin. Elle dévisage les gens, tous les messieurs qu’elle croise peuvent l’avoir. Même les plus vieux et les plus sales peuvent venir sur elle. Pourvu qu’ils paient comptant, elle se couche sur le dos pour servir à n’importe qui.
Métro Charpennes. Elle marche vite. Claquent les talons de l’asphalteuse…

Laisser un commentaire